

Depuis la résolution de l’Assemblée Générale des Membres en date du 5 août 2008, modifiant les statuts de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH), ratifiés par les Présidents des Chambres Départementales le 26 septembre de la même année, la CCIH, s’est affirmée comme une instance fédératrice, porteuse de la voix du secteur privé haïtien. Pourtant, il aura fallu de nombreuses années pour que l’idée d’une véritable inclusion régionale dépasse le cadre des résolutions et s’incarne concrètement dans la gouvernance nationale, dans les faits.
Avec l’installation du nouveau Conseil de la CCIH en novembre 2024 , porté par la Chambre départementaledu Sud, c’est seulement la deuxième fois, depuis la fondation de l’institution, qu’une Chambre régionale accède à la présidence nationale. Ce fait, en apparence administratif, est en réalité hautement symbolique. Il marque une volonté claire d’ouvrir les perspectives, de décentraliser les leviers économiques, et de reconnaître que le dynamisme entrepreneurial haïtien ne se limite pas à l’Ouest du pays.
Cette nouvelle configuration n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’une mobilisation collective, d’un appel à la représentativité, et d’un besoin urgent de repenser les équilibres territoriaux dans la gouvernance économique du pays. Elle témoigne d’une maturité institutionnelle qui, bien que tardive, mérite d’être saluée.
Bien entendu, le chemin ne sera pas facile. Les résistances sont parfois tenaces, les habitudes bien ancrées, et les logiques centralisatrices persistent. Mais avec le soutien de toutes les Chambres départementales, avec une volonté partagée de bâtir une économie inclusive, pérenne et équitable, nous pouvons faire de cette transition une réussite collective.
La CCIH est, rappelons-le, une fédération des Chambres de Commerce des dix départements du pays. Il est donc impératif que chacune de ces entités soit activement intégrée dans les réflexions, les décisions et les actions. La redynamisation économique d’Haïti ne peut se faire sans ses territoires, sans ses entrepreneurs locaux, sans ses voix régionales.
Ce nouveau Conseil incarne une promesse : “celle de l’ouverture, de la reconnaissance et de l’action partagée”.
Il nous appartient désormais de la concrétiser, avec methode, avec courage, et avec la conviction que l’avenir économique d’Haïti se construit à plusieurs mains, sur l’ensemble de son territoire.


